Le faucon crécerelle fait partie des rapaces les plus faciles à observer en Île-de-France. Reconnaissable à son vol stationnaire lorsqu’il scrute le sol, il a longtemps été un habitant familier de nos campagnes et de nos villes. Pourtant, sa présence tend aujourd’hui à diminuer, notamment dans le Val-d’Oise, où ses habitats naturels évoluent rapidement.
Un habitat qui se transforme
Ce petit rapace apprécie les milieux ouverts : terres agricoles, prairies, friches… des espaces qui lui offrent un terrain de chasse idéal pour capturer campagnols, mulots et insectes.
Mais l’urbanisation, la disparition des zones agricoles extensives et l’intensification des cultures réduisent progressivement ces milieux. Résultat : moins de lieux pour chasser, moins de sites adaptés pour nicher.
Les données issues des programmes de suivi ornithologique confirment cette tendance : la population régionale a nettement diminué depuis plusieurs années.
Nids rares, ressources limitées
Dans le Val-d’Oise, le faucon crécerelle niche encore dans quelques cavités d’arbres, de bâtiments ou de falaises, mais ces espaces se raréfient. Les nichoirs artificiels installés ici ou là apportent une solution, encore insuffisante pour compenser la perte des habitats naturels.
Cette contraction des territoires de reproduction, combinée à une diminution des proies, fragilise davantage l’espèce. Le faucon doit parfois parcourir de plus grandes distances pour se nourrir, ce qui affecte son succès reproducteur.
Une tendance qui touche toute l’Île-de-France
Selon la Liste rouge régionale, près de 40 % des oiseaux nicheurs agricoles ont disparu en Île-de-France en deux décennies. La baisse du faucon crécerelle s’inscrit dans ce phénomène plus large : appauvrissement des habitats, usage accru de pesticides, réduction des zones refuges…
Pourquoi cette espèce est-elle si importante ?
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Elle joue un rôle clé dans l’équilibre écologique en régulant les populations de petits rongeurs.
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Sa présence témoigne de la qualité des milieux ouverts.
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Sa disparition signale un dysfonctionnement plus global des écosystèmes.