C’est sous un soleil de plomb que le chantier du Vignois a démarré cette semaine. Les premiers engins sont arrivés sur le site et la réunion de démarrage des travaux s’est tenue en plein champs. Didier Guével, vice-président du SIAH chargé des travaux, techniciens du SIAH, entreprises et maîtres d’œuvre ont abordé les derniers détails de ce vaste projet dont la réalisation va durer 1 année.

L’objectif de ces travaux est double. Il répond en premier lieu à un problème récurrent que rencontrent certains riverains du Croult. Lors de fortes intempéries, ces habitants subissent des inondations. En cause, un défaut de l’écoulement des eaux de ruissellement que le Croult, lorsqu’il est saturé, n’arrive pas à absorber. Cette saturation trop rapide du cours d’eau s’explique en particulier par un rétrécissement de son lit au droit du secteur touché. Cette réduction de la capacité hydraulique occasionne la montée du niveau de l’eau et empêche les réseaux d’eaux pluviales de s’écouler naturellement.

Pour bien comprendre la situation, il faut préciser que le lit en question est en béton. En effet, le Croult, comme tant d’autres rivières en France, a été « dénaturé » c’est-à-dire transformé en canal rectiligne. À cette époque, les cours d’eau avaient perdu tout intérêt, sinon de jouer le rôle d’égouts à ciel ouvert. L’imperméabilisation des surfaces liées à l’urbanisation tout azimut de cette période de notre histoire, la bétonisation des lits majeurs, la construction d’habitations en zones inondables, etc. ont augmenté le risque d’inondations en empêchant l’eau de s’infiltrer. Face à ces risques, l’idée était d’évacuer l’eau le rapidement possible vers l’aval par le biais d’un canal en béton, supprimant par là- même les fonctions naturelles de la rivière. Sans pour autant améliorer la situation en termes d’inondation, le problème était au mieux tout simplement déporté. Mais les limites de cette gestion ont vite été détectées. Aujourd’hui nos sociétés ont enfin compris que la meilleure arme face aux risques naturels c’est la nature elle-même.

Aujourd’hui le SIAH casse le béton et redonne aux rivières toutes ses fonctions hydrauliques et écologiques. Après la réouverture du Petit Rosne à Sarcelles en 2013/2014, c’est au tour du Croult, à l’aval de Gonesse, de se voir renaturé sur 800 mètres de long. Mais plus qu’une simple renaturation de la rivière, c’est une zone d’expansion de crue qui va être créée, complétant ainsi la trentaine de zones de rétention des eaux pluviales disséminée sur les bassins versant du Croult et du Petit Rosne. En cas de fortes pluies, l’eau excédentaire débordera dans cette zone humide écologique d’une capacité de 55 000 m3. Le Croult quant à lui, va retrouver un nouveau lit, d’une largeur de 10 mètres environ quasiment à l’identique de son lit d’origine, avec des méandres, des berges évasées et végétalisées. Véritable poumon vert dans un secteur où l’urbanisation reste dynamique, et c’est là le deuxième objectif de ce projet, cet espace redevenu naturel alliera réduction du risque inondation, protection de l’écosystème  et amélioration du cadre de vie.

Réunion de démarrage du chantier du Vignois

Le Croult actuellement bétonné