Les récentes et fortes pluies des 30 et 31 mai 2016 nous rappellent la fragilité de nos sociétés face au risque inondation. Il est bien-sûr illusoire de se croire totalement à l’abri de ce risque. Mais il est pourtant possible d’en réduire les conséquences comme le relate notre article du 14 juin dernier . Parmi les moyens disponibles, les bassins de retenue sont l’un des plus efficaces.
Les bassins de retenue sont de discrets « creux » dans le paysage. Le plus souvent enherbés voire boisés, ces espaces, plus d’une trentaine en tout, se situent à l’amont de certaines zones sensibles en ce qui concerne le risque inondation. Par beau temps, les bassins sont pratiquement indiscernables tant ils se fondent, généralement, dans le paysage. Traversés ou longés par un cours d’eau, ces bassins se remplissent à chaque pluie importante. Pour être plus précis, en cas de menace, le SIAH va forcer la rivière à déborder ici plutôt qu’ailleurs. C’est grâce à une vanne hydraulique qui selon son ouverture bloquera une plus ou moins grande quantité d’eau en fonction de la pluviométrie annoncée, que le bassin va jouer son rôle.
Le SIAH qui depuis plus de 20 ans aménage ces bassins aux prix de lourds investissements poursuit son action au fil des ans pour améliorer l’ensemble du dispositif : construction de nouveaux bassins, analyses des événements pluvieux et modélisation des flux hydrauliques, tests réguliers de situations de crise pour améliorer les comportements des équipes d’astreintes, etc. Ce que l’on appelle la télégestion fait partie de cette politique d’optimisation du dispositif.
La télégestion est un système de mesure et de motorisation des vannes, permettant de surveiller et d’agir à distance. En situation de crise, un élément crucial est la rapidité d’exécution des décisions ainsi qu’une vision précise, en temps réel, des masses d’eau dans les bassins. Là où il faut de longues minutes pour qu’un technicien accède au bassin et ajuste manuellement la vanne, il n’en faut plus qu’une poignée pour en régler l’ouverture et connaitre l’état du bassin minute par minute : niveau de remplissage, débits de la rivière en entrée et en sortie, etc.
Aujourd’hui près d’un tiers des bassins est muni de ce dispositif. L’objectif est d’étendre cette automatisation à l’ensemble des ouvrages de rétention. Le prochain sur la liste est le bassin de retenue dit du « Bois d’Orville » (situé en limite de Louvres et Goussainville). C’est au prix de plusieurs semaines de travaux que cette « mise à jour » s’effectuera : les travaux ont débuté le 4 juillet 2016 et se dérouleront sur une période prévisionnelle de 12 semaines. Le temps de construire un local technique qui accueillera les équipements électriques, communicationnels et informatiques, d’installer tous les équipements de motorisation de la vanne ainsi que les diverses sondes de mesure.
Des travaux indispensables à une meilleure gestion des masses d’eau de pluie. L’actualité nous rappelle hélas régulièrement, et peut-être de plus en plus souvent, l’impérieuse nécessité de conjuguer tous les moyens disponibles pour mieux faire face à un risque grandissant.